miércoles, 20 de agosto de 2008

Proust, Robbe Grillet, Resnais et moi

L´année dernière á Mariembad ... Acudí a ver esta película en 1963 atraída porque entonces era fan de Robbe Grillet. Sin saber qué había visto permanecí en la butaca dos pases más (maravillosas sesiones continuas de aquel tiempo). Ningún film me había producido antes una fascinación tal. Ninguno volvió a producírmela nunca. Pude hacerme con el guión y sólo muchísimos años después con el filme y desde que lo tengo lo veo con frecuencia. Prácticamente me lo sé par coeur, pero no me canso del texto fílmico, ese hotel-palacio alucinante y simbólico cuya existencia se atribuye más que a Mariembad, a “les châteaux glacés de Nymphenburg, dans le parc glacé de Schleissen”(1) que siempre he querido y temido ver en la realidad *… Hoy me lo he encontrado en Proust y me doy cuenta de que también ahí lo encontró el proustiano Robbe Grillet que escribió lo que sigue en 1961.


“Cela se passe dans un gran hotel, une sorte de palace international, immense, baroque, au décor fastueux mais glacé : un univers de marbres, de colonnes, de ramages en stuc, de lambrís dorés, de statues, de domestiques aux attitudes figées. » (2)

« ... le long de ces couloirs, à travers de ces salons, ces galeries, dans cette constrution d´un autre siècle, cet hotel immense, luxueux, baroque, lugubre, où des couloirs interminables succedent aux couloirs , silencieux, déserts, surchargés d´un décor sombre et froid de boiseries, de stuc, de panneaux moulurés, marbres, glaces noires, tableaux aux teintes noires, colonnes, lourdes teintures, encadrements sculptès des portes, enfilades de portes, de galeries, de couloirs transversaux, que débouchent à leur tour sur des salons déserts, des salons surchargés d´une ornamentation d´un autre siècle, des salles sielencieuses où les pas de celui que s´avance sont absorbés par des tapis si lourds, si épais, qu´aucun bruit de pas ne parvient pas à son propre oreille, comme si l´oreille elle même était très loin, très loin du sol, des tapis, très loin de ce décor lourd et vide, très loin de ce frise compliquée qui cour sous le plafond, avec ses rameaux et ses guirlandes, comme des feuillages anciens... » (3)



Y ahora Proust en 1910, Esquisse XV, para Le Côté de Guermantes, vol II, pág 1127/28 habla de un hotel palacio.
« Il réstait du palais ancien tout un excédent de luxe, inutilisable dans un hotel moderne, galeries ornées de tableaux dont on ne pouvait faire une chambre, petits escaliers privés montant pour un seul cabinet de toilette oú on accedait maintenant de l´autre côté par l´ascenseur, couloirs révenants (sic) dont on croisait dix fois dans la journée les allées et venues, que menaient nulle part, vestibules longs comme des corridors, ornés comme un salon, inutiles devant la chambre à coucher qu´ils précedaient sans que personne le désirât, et ayant plutôt l´air d´habiter cette démeure que d´y faire partie, sorte de fantômes de la vie d´autrefois à qui on concédait de continuer à rôder sans bruit autour des chambres qu´on pouvait louer. Choses élevées à une sorte de vie dépuis qu´elles n´étaient plus assujetties à une affectation pratique, gracieuses, muettes, mais parlantes et dont le langage me semblait plein de prévenances... »

No sólo el mismo objeto, el mismo dédalo, el mismo mundo cerrado y vacío, el mismo ritmo, también el mismo significado del tiempo abolido con sus falsas pistas, sus variantes, sus fracasos y sus retornos que constituyen la trama del film.

1. Grillet. L´année dernière à Mariembad. Les éditions de minuit. 1961. Introduction.
2. Ibid.
3. Op. Cit. Texto.

Nota. Mariembad se menciona en ALRDTP. En Sodoma y Gomorra II, durante la fiesta de la princesa de Guermantes, Oriane dice: il me semble que c`est un petit *Vergist mei nicht comme on nous envoye de Mariembad. *(tarjeta de saludo: "no me olvides") y en Albertine disparue se repite la mención de Mariembad como balneario.

* En 2013 visité Nymphenbourg en un día luminoso de primavera. Restaurado, pulido, iluminadísimo, el parque recortado con primor, la atmósfera nada tenía que ver con lo descrito...  Tuve razón cuando sentí que temía verlo. Es imposible e inútil querer apropiarse de recuerdos o visiones ajenas. Nunca me atribuí con tanto desagrado el significado de la palabra "turista".

Sevilla 2008